Les mangroves


Excoecaria agallocha

Description : E. agallocha est un petit arbre mesurant jusqu'à 15-20 m. de hauteur appartenant à la famille des Euphorbiacées. Son écorce est grise, épaisse, recouverte de petits pores bruns. Les feuilles sont simples, vertes claires et portent des reflets cireux. Elles ont une forme légèrement concave.

Les fleurs mâles et femelles sont séparées. Les inflorescences des fleurs mâles forment des épis regroupés en panache au sommet des branches. Ces fleurs sont petites ; elles mesurent moins de 1 mm. et portent 3 étamines dressées vers trois directions différentes. Les fleurs femelles sont aussi regroupées sur des inflorescences en épis, très rapprochées les unes des autres. Les extrémités des styles se divisent en trois parties retournées sur elles-mêmes. Il semble que les fleurs soient pollinisées par des insectes. Dans ce cas, les abeilles sont des visiteurs fréquents de ces petites fleurs et pourraient être un des principaux pollinisateurs. Toutefois, pour éviter l'autofécondation cette espèce est dioïque c'est-à-dire que les fleurs mâles et femelles poussent sur des pieds séparés. Les fruits sont des capsules ressemblant à trois lobes soudés entre eux et fendus en leur milieu. A maturité, ils explosent et les graines sont dispersées par l'eau de mer en flottant grâce à des petites poches d'air comprises dans le manteau.

Le système racinaire ne porte pas les caractéristiques que l'on rencontre d'ordinaire chez les vraies mangroves. De plus cet arbre peut pousser hors des mangroves jusqu'à une élévation de 400m. d'altitude.

Dispersion : E. agallocha est une espèce commune dans son aire de dispersion. On la retrouve dans le sous-continent indien, en Asie du Sud-est et jusqu'en Australie.

Ecologie : Cette espèce ne fait pas partie des arbres poussant au front des forêts de mangrove, face à la mer. Moins résistante au sodium, elle préfère se restreindre sur des sites à plus faible concentration saline situés plus en arrière des mangroves ou sur un terrain plus élevé. On la retrouve sur des sols rocheux et vaseux. Elle supporte bien la sécheresse et croît plus rapidement dans les espaces dégagés tout en tolérant également les endroits ombragés.

Usages : Comme beaucoup d'Euphorbiaceae, E. agallocha comporte un latex épais et blanchâtre relativement toxique et pouvant aller jusqu'à causer la cécité si appliqué contre les yeux. Certaines populations de Papouasie Nouvelle Guinée utilisent cette résine pour la préparation de poison de flèche. Dans les îles Salomon, ce latex est mélangé au lait de coco pour fabriquer un puissant purgatif.

Les feuilles séchées peuvent aussi être employées pour pécher en empoisonnant les rivières. En Birmanie, les feuilles sont utilisées pour traiter l'épilepsie.

Le bois relativement souple peut aussi être utilisé pour la fabrication de planches ou pour la préparation de charbon.

Cette plante a été utilisée pour soulager les brûlures causées par des créatures marines et les ulcères. En Inde et au Bengladesh, la fumée de l'écorce brûlée ou l'huile extraite de l'écorce par distillation permettrait de soigner la lèpre. Cette huile à aussi été utilisée en Asie du Sud-est pour traiter les rhumatismes et les paralysies et par les Malais contre les infections de la peau.

Actuellement, la plante fait l'objet d'investigation médicale pour tester ses vertus anti-cancérigènes et comme agent de lutte contre des infections bactériennes et virales.


Bibliographie

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