Thespesia populnea

Description : C'est un arbre de la famille des Malvacées qui pousse jusqu'à 6 mètres de hauteur.

Ses feuilles sont alternes. Elles mesurent 10 à 20 cm. de long et sont portées sur un long pétiole de 5 à 10 cm. Elles sont en forme de cœur à la base et se terminent en pointe. La face supérieure du limbe est verte foncée avec un aspect cireux et la face inférieure est plus claire. Elles jaunissent avant de tomber. Cette espèce peut être confondue avec l'Hibiscus de mer, Hibiscus tiliaceus, mais, ce dernier a des feuilles plus grandes avec des poils sur la surface inférieure du limbe.

Les fleurs ont l'aspect typique de fleurs d'hibiscus. Elles se composent de 5 pétales enroulées en forme de cloche. Elles se déplient le matin hors de leur bouton. Les pétales sont alors jaunes clairs encore tout frais et frisés pour progressivement devenir plus foncés, puis rose-pourpres et enfin rouges foncés avant de tomber en fin de journée. Ces pétales ont une coloration caractéristique brun-pourpre à leur base intérieure.

Les fruits sont des capsules ligneuses et sèches de 2.5 à 5 cm. de diamètre et 2 centimètres d'épaisseur. Ils ont une forme circulaire, aplatie, avec les reliefs des angles saillants, légèrement carénés, des compartiments. Ils contiennent 5 compartiments en tranches avec un grand nombre de graines attachées à la paroi. Les graines sont noires, velues et mesurent environ 1 cm de long. Lorsque les températures sont sèches ou par un changement d'humidité, les capsules s'ouvrent et les graines peuvent tomber et être dispersées avec l'agitation du vent. Ces graines flottent bien et peuvent aussi être dispersées par la mer d'îles en îles. Des fruits matures peuvent être trouvés sur l'arbre durant toute l'année.

Ecologie : C'est une espèce côtière qui croît dans les littoraux et que l'on retrouve que rarement à l'intérieur des terres. Elle pousse de préférence dans un sol sablonneux et salin, supporte bien la sécheresse, tolère d'être occasionnellement inondée et préfère être exposée en plein soleil. Même si elle ne se mélange pas avec les mangroves, on la retrouve colonisant les endroits sablonneux qu'elles ont laissés de côté. Elle pousse donc côte-à-côte avec les mangroves. Sa croissance rapide et son affectation à ce milieu extrême de sable, ou de pierres volcaniques, de sel, de vent et de soleil en fait une plante pionnière des côtes maritimes tropicales et subtropicales. Elle a l'avantage écologique de stabiliser le sol le protégeant des érosions et de procurer un abri ombragé et protégé du vent pour la croissance d'autres espèces.

Dispersion : Cette espèce est largement répandue dans les régions tropicales du monde entier. On la retrouve en Amérique du Sud et dans les Antilles, en Asie de la Chine jusqu'en Australie, dans le sous-continent indien et en Afrique aussi bien à l'est qu'à l'ouest. Elle semble toutefois être originaire des régions entre l'Inde et le Pacifique.

Usages : Cet arbre est très important pour les populations du Pacifique et peut même y revêtir un caractère sacré. Toutefois, les populations des côtes tropicales du monde entier ont su en tirer ses bienfaits.

L'écorce est riche en tannin et a même été utilisée pour le tannage des peaux. Cette teneur élevée de tannin lui confère des propriétés antibactériennes et anti virales. A Samoa, une décoction d'écorce est utilisée contre les fièvres et au Nigéria elle est appliquée sur les plaies. En Inde, une décoction d'écorce mélangée avec le suc contenu dans les fruits est appliquée pour guérir les maladies de peau. Dans les îles Tonga, une décoction d'écorce et de feuilles est prescrite pour soigner les fièvres infantiles. L'écorce peut encore être utilisée pour sa texture filandreuse et très résistante. Elle a notamment servi à la fabrication de filets ou de cordage. Mais, l'écorce d'Hibiscus tiliense, lui est largement préférée.

Les feuilles vertes et les jeunes fruits sont consommables cuits. En Afrique de l'ouest, les feuilles peuvent aussi servir à envelopper la nourriture. Aux Fidji, une décoction de feuilles est employée pour soulager les maux de têtes et les refroidissements. A Tuvalu, les feuilles sont utilisées pour produire une teinture noire. A Maurice, la résine du fruit est utilisée contre les verrues et le fruit cuit dans de l'huile de coco permettrait de se débarrasser des poux. Les graines peuvent aussi être utilisées pour soulager les migraines. Au Nigeria, l'huile de graines est appliquée contre les infections cutanées. A Hawaï, l'huile des graines a servi à fabriquer un colorant jaune. Elle peut aussi alimenter des lampes à huile. Les décoctions de racine sont toniques.

En Asie et au Pacifique son bois très malléable est très apprécié pour la sculpture de petits objets ou la fabrication d'ustensiles. A Hawaï, le bois des gros T. populnea peut servir à la fabrication de canoës bien qu'il ne soit pas le plus apprécié. En Afrique, au Ghana et sur la côte est, le bois aussi entre dans la fabrication de planches et de menus objets. Enfin, la plante peut servir comme fourrage pour le bétail. Et, plantée dans les plants de sylviculture, elle permet de consolider les digues.

Bibliographie

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Friday, J. B. and D. Okano. 2006. "Thespesia populnea (milo)." in Species profiles for Pacific island agroforestry. Permanent agriculture ressources (PAR), edited by C. R. Elevitch. Holualoa.

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White, Lynton Dove and Scott Crawford. 1996. "Milo." in Canoe plants of ancient Hawai'i.